Fin de l'exonération des heures supplémentaires : le couvreur n'a pas le choix

Publié le 28 Juillet 2012

le-couvreur-n-a-pas-le-choix.jpgPhoto DNA - Nicolas Pinot  

 

Dans un article des DNA du samedi 28 juillet 2012 page 33 "Colmar et sa région" on peut lire un article intéressant sur la fin de l'exonération des heures supplémentaires. On y trouve le témoignage d'un artisan chef d'entreprise.

"De mai à novembre, c'est la période de forte activité pour le couvreur. L'entreprise effectue en moyenne une quarantaine d'heures supplémentaires par mois. Un salarié peut travailler jusqu'à 39 heures. (...)

« Je ne garantis pas à 100 % qu'on pourra poursuivre au même rythme qu'aujourd'hui, mais on continuera à en faire si on est à la bourre ».(...)

L'employeur n'a pas l'intention de réduire l'effectif pour échapper à la taxation. « Non seulement, j'ai besoin de tout mon personnel. Mais l'entreprise serait capable d'absorber trois ou quatre couvreurs-zingueurs supplémentaires sans problème ». Un vigoureux démenti à l'idée selon laquelle la défiscalisation constituerait un frein à l'embauche. Face à la crise qui « s'éternise » et au manque de visibilité sur les mois qui viennent, les heures sup constituent une « soupape de sécurité ». « Alors tant pis, on payera les charges, comme avant. A quoi ça sert de se fâcher contre une mesure sur laquelle on n'a aucune prise » (...) Sur un salaire de 1 300 € nets, il estime que ça lui coûtera 500 € de plus annuellement. Pour l'entreprise, la facture pourrait atteindre 4 000 € par an.

Parmi son personnel, ça commence à râler. Jusque-là, les heures sup étaient exonérées d'impôt sur le revenu. Ce ne sera plus le cas à partir du 1er août. « J'ai quelques salariés qui sont venus se renseigner, savoir ce que ça va leur coûter. Ils se demandent s'ils vont continuer à en faire ». Si certains décidaient de refuser, cela poserait un problème au niveau du planning de l'entreprise. » (...)

La suppression des allègements sociaux et la défiscalisation sur les heures supplémentaires est une catastrophe pour l'économie. Et  ce sont d’abord les ouvriers et salariés qui vont perdre du pouvoir d’achat net. 


Exemple : un ouvrier célibataire qui fait 94 heures supplémentaires par an gagne 1 223 € de plus chaque année. Le Gouvernement s’apprête à lui retirer 224,86 € liés à l’allégement des charges et 171,21 € liés à l’exonération d’impôt sur ce revenu supplémentaire.

L'employeur n’embauchera pas un salarié supplémentaire pour faire seulement 100 heures de plus par an. Il sera naturellement tenté d’augmenter simplement les cadences.

Avec ce débat sur les heures supplémentaires, c’est bien le débat sur les 35 heures qui refait surface. Nous savons que ce n’est pas en partageant, en limitant, en contingentant le travail des uns que l’on crée celui des autres.

Rédigé par Eric STRAUMANN

Publié dans #Dossiers nationaux

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D
C'était mieux avec les heures défiscalisées!
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